Nos pieds le foule, les plantes y poussent, et il abrite un monde méconnu. Une exploration d’un élément presque banal.
Réservoir de biodiversité
Les organismes qui vivent dans le sol représentent 25% de la diversité totale des organismes vivants décrite à ce jour.
La majorité de ces animaux jouent un rôle dans la décomposition de la matière organique morte. Il existe également des insectes qui mangent les plantes et des prédateurs qui régulent toutes ces populations.
Ce sont les mouvements de ces animaux qui créent la porosité facilitant l’entrée d’air et d’eau dans le sol et l’avancée des racines.
Le sol, un patrimoine fragile
Le sol est un patrimoine naturel fragile qui met plus de 200 ans à des milliers d’années à se constituer. Le sol participe à la régulation du cycle de l’eau et du climat. A l’échelle de temps humain le sol est une ressource non renouvelable.
Des êtres vivants très diversifiés :
- la mégafaune : petits mammifères comme les taupes, les batraciens comme les crapauds, etc.
- la macrofaune, visible à l’œil nu : vers de terre, termites, fourmis, larves d’insecte, escargot, etc.
- la mésofaune, visible à la loupe : acariens, collemboles, etc.
- la microfaune, visibles seulement au microscope : des animaux protozoaires, nématodes ; des micro-organismes : bactéries ; algues et champignons.
Une pédofaune aux rôles bien distincts
Les ingénieurs physiques, notamment les vers de terre, les termites, les fourmis :
- renouvellent la structure du sol,
- créent des habitats pour les autres organismes du sol,
- régulent la distribution spatiale des ressources en matières organiques ainsi que le transfert de l’eau.
Les régulateurs ou prédateurs, notamment : nématodes, collemboles et acariens :
- contrôlent la dynamique et l’activité des populations de micro-organismes du sol,
- limitent la prolifération de certains champignons ou bactéries pathogènes des cultures.
Les ingénieurs chimistes, principalement les micro-organismes, notamment bactéries et champignons microscopiques :
- assurent la décomposition de la matière organique (ex : les feuilles des arbres) en éléments nutritifs facilement assimilables par les plantes, comme l’azote et le phosphore,
- sont responsables de la dégradation des polluants organiques comme les hydrocarbures et les pesticides.
Menaces
Les principales causes des dégradations subies par les sols qui menacent gravement et directement la biodiversité du sol, car les organismes du sol n’ont généralement pas le temps de se déplacer ou de s’adapter à leur nouvel environnement :
- l’accroissement de la pression exercée par les activités humaines : artificialisation et l’imperméabilisation des terres, mode de gestion agricole et forestière,
- les changements climatiques,
- l’érosion, le tassement,
- la diminution des teneurs en matières organiques (lessivage des sol nus),
- les pollutions locales et diffuses,
- l’acidification, salinisation,
- le changement d’usage : urbanisation, mise en culture, déforestation, est la première cause de baisse de biodiversité
Comment agir ?
- désimperméabiliser
- bannir les produits phytosanitaires
- décompacter mais ne pas les bêcher
- apporter de la matière organique : compost, paillis…
- observer : simplement reconnaître ce qui vit sous nos pieds, et y faire plus attention.
Alex BLANDIN
Jardinier-Paysagiste
Jardiversité